AU VENT DE L'ESPRIT

Beth El Myriam

Maison de Dieu
Qui le reçois pour le donner
Et le retrouver immolé
Souviens-toi de nous

Maison du blé
Jeté à terre enfoui
Pour que germe la vie
Souviens-toi de nous

Maison du pain
Offert les mains levées
Pour des milliers d’affamés
Souviens-toi de nous

Maison du feu
Mystérieusement enclos
Pour des brasiers multipliés
Souviens-toi de nous

Maison de lumière
Qui sourd claire au terme
Du chemin à tâtons
Souviens-toi de nous

Maison de l’amour
Tente du rendez-vous
Où s’enracine toute rencontre
Souviens-toi de nous

Bet-El
Mère
Beth-El-Myriam
Souviens-toi de nous

Sœur Elie-Véronique  

L'EAU DE MIDI

Quiconque boit de cette eau
Midi de pierre
Au puits fermé
Aura soif à nouveau
Midi brûlant
Au puits dérobé
Mais qui boira l’eau que je lui donnerai
Midi en fête
Au puits ouvert
N’aura plus jamais soif
Midi lumière
Au puits offert

Quiconque boit de cette eau
Midi de pierre
Au puits fermé
Brûlera à nouveau
Midi d’enfer
Au puits dérobé
Mais l’eau que je donnerai
Midi en fête
Au puits ouvert
Deviendra source jaillissant en vie
Midi lumière
Au puits offert
En Vie éternelle

Sœur Elie-Véronique

LA PAROLE DU COMMENCEMENT

Quiconque boit de cette eau
Midi de pierre
Au puits fermé
Aura soif à nouveau
Midi brûlant
Au puits dérobé
Mais qui boira l’eau que je lui donnerai
Midi en fête
Au puits ouvert
N’aura plus jamais soif
Midi lumière
Au puits offert

Quiconque boit de cette eau
Midi de pierre
Au puits fermé
Brûlera à nouveau
Midi d’enfer
Au puits dérobé
Mais l’eau que je donnerai
Midi en fête
Au puits ouvert
Deviendra source jaillissant en vie
Midi lumière
Au puits offert
En Vie éternelle

Sœur Elie-Véronique

LE CHRIST ROI

Le Roi dira : l’un de ces petits de ces quelconques
C’est moi
L’un de ceux là que nul ne voit n’écoute ou n’entend
C’est moi
Il n’est pas un petit roi un roi modeste un roitelet
Mais le roi des petits des diminués des abaissés
Il n’est pas un enfant roi à peine le roi des enfants
De ceux que l’on fait taire des sans voix
Des enfants croix d’abord devant qui il s’agenouille
Des enfants poids comme un remords  chosifié jeté
Des enfants poix si lourds d’être subis inévitables ininvités

Il est le dernier des écartés des écrasés portés disparus
Dans la mêlée des intérêts le champ de foire des gagne-tout
Il est celui qui a faim de pain partagé de regard échangé
Car l’homme ne vit pas seulement il est
Il est celui qui a soif devant les fontaines
Car l’homme ne puise pas seulement il communie
Il est celui qui est malade et nu écorché de solitude
Il restera un étranger au langage inaudible
Dans un monde de « moi » où lui seul dit « toi »

Sœur Elie-Véronique