NOTRE CHARISME

EN PEU DE MOTS

Une vie donnée pour répondre à l’invitation de Dieu

  • Pour l’adorer dans ce qu’il est et ce qu’il fait
  • En communion avec ceux qui y pensent
  • Au nom de ceux qui oublient
  • Pour que croissent la paix et l’amour dans le monde

Le charisme de Catherine de Bar, Mère Mectilde du Saint Sacrement, celui qu’elle a donné à la Congrégation, celui dont nous vivons et que nous nous efforçons d’incarner, pourrait se résumer en peu de mots : une vie de bénédictine illuminée par l’adoration du Saint Sacrement sous le regard de la Vierge Marie.

Interpellée par le choix de Saint Benoit qui a désiré mourir au pied de l’autel, sensible à la présence du Mystère pascal qui affleure dans toute la Règle donnée par lui à ses fils, Mère Mectilde s’est vu confier le soin de faire naître un nouveau rameau sur le tronc multiséculaire de la vie monastique.

Pleinement bénédictines, nous sommes appelées à vivre plus consciemment la dimension pascale du quotidien, actualisée par la célébration eucharistique, prolongée par l‘adoration du Saint Sacrement et à offrir les joies et les peines, la misère et les splendeurs qui tissent nos existences et celle  de nos frères et sœurs en humanité, en esprit de réparation. Mère Mectilde s’est placée, nous a placées, pour suivre ce chemin, sous l’autorité de la Vierge Marie, Abbesse et modèle de chacune des moniales.

Nous avons eu la chance de côtoyer pendant plusieurs années Mère Marie Véronique Andral (1924-2001) ; le Seigneur lui avait fait la grâce de pénétrer admirablement la pensée profonde de Mère Mectilde ce qui a considérablement fait progresser la compréhension des écrits de notre fondatrice. Mère Marie Véronique a merveilleusement résumé ce charisme lors des célébrations du troisième centenaire de notre fondation, en 1977.

Nous lui laisserons la parole :

« Son « charisme » propre de fondatrice a été de mettre en lumière l’étroite relation qui unit la vie bénédictine au mystère Pascal du Christ perpétué dans l’Eglise par l’Eucharistie.

C’est d’abord dans la célébration de cette Eucharistie « source et sommet » de toute vie chrétienne que, selon son enseignement, nous exerçons notre « sacerdoce royal » reçu au baptême, exprimé avec plus de plénitude par notre profession monastique, et qui consiste à nous offrir avec le Christ en hostie vivante, sainte et agréable à Dieu. La célébration de l’office liturgique prolonge ce sacrifice de louange et d’intercession pour le salut du monde entier en nous faisant participer aux Mystères du Christ. De plus notre consécration particulière au Christ perpétuellement présent dans son Sacrement nous engage à Lui rendre un culte d’adoration perpétuelle  »pour l’extension de la grâce du Sacrifice » en nous et dans toute l’Eglise. Cette intention, fortement marquée dès l’origine, est comprise par Mère Mectilde dans cette perspective « éminemment apostolique » qui nous « associe à Jésus-Christ Prêtre et Victime pour la gloire du père et le salut de tous les
hommes » et qui rassemble dans l’unité les enfants de Dieu dispersés.

C’est dans cet esprit que nous reconnaissons dans la Règle de St Benoît la route évangélique qui nous conduit tous ensemble au Royaume du Père, par l’humble obéissance à la suite du Christ, notre véritable Roi, et à travers son Sacrifice.

Le Père François-Xavier Dürrwell décrit ainsi la situation de l’Eglise (et donc de tous les chrétiens) depuis la résurrection du Christ et l’envoi de l’Esprit Saint: « Comme le Christ avec lequel elle s’identifie, elle est VICTIME PASCALE, immolée en elle-même et vivant de Dieu. Grâce a l’Eglise, le monde entier est un Calvaire sur lequel le Christ meurt et ressuscite. En elle, le Christ ne cesse de passer de ce monde au Père, de se « sanctifier » (Jn17) de s’immoler pour ne vivre qu’en Dieu. Arrivé au terme dans le Christ individuel, ce même et unique sacrifice se maintient dans l’Eglise, en un devenir toujours actuel jusqu’à la Parousie (La Résurrection de Jésus p.282).

Au cœur de l’Eglise, notre Mère, ne serions-nous pas le signe de
cela ? de cette activité perpétuelle du don de la Vie à travers la mort, qui se fait essentiellement dans la participation à l’Eucharistie, mais informe toute notre quête et toute notre vie pour en faire un acte pascal, uni à l’acte du Christ, et que l’Eglise revit tout au long de l’année liturgique. L’adoration perpétuelle, dans la pensée de Mère Mectilde, n’est pas seulement la perpétuité de louange et d’intercession autour de l’Eucharistie, en étroit prolongement avec la célébration eucharistique et liturgique, c’est une VIE, cette vie « pascale » dont l’adoration est à la fois signe et moyen, à sa juste place.

Il faut dire aussi un mot de la place de la Vierge Marie dans notre vie,
elle que Mère Mectilde a toujours considérée comme son inspiratrice, la
véritable Mère et fondatrice de son Œuvre, et qu’elle se plaisait à nommer notre unique Abbesse. Marie a vécu dans sa personne le mystère que vit l’Eglise et que nous venons d’expliquer, c’est pourquoi nous ne pouvons vivre notre vocation qu’en elle et avec elle. »

La dimension réparatrice de notre vocation est plus que jamais nécessaire dans un monde où tant de valeurs sont galvaudées, gaspillées, à nous de les recueillir, les offrir pour que le sang du Christ les purifie et leur permette d’entrer dans le Mystère pascal. Notre offrande à Dieu par le Christ dans le Sacrifice eucharistique nous donne d’accueillir en permanence l’amour toujours offert qui se heurte souvent à des refus.

Puissions-nous rayonner ce charisme comme le Seigneur l’attend et permettre ainsi à des personnes en recherche de l’essentiel de trouver « la petite voie » qui les guidera vers l’Infini.